Une arrivée sans prétention.. [PV Kiyumi] //Terminé//

Ca y est. Me voilà enfin à l'Académie de Seiko.
La rencontre avec le directeur n'a pas été de tout repos. C'est un homme qui parle beaucoup et pose de multiples questions sans vous laissez forcément le temps de répondre. J'ai réussi à lui échapper quand nous sommes passés devant le bureau d'administration.



Et puis me voilà sur ce toit, à essayer de calmer mes nerfs en fumant. Je regarde le soleil qui entame sa descente. Qui pourrait croire que je prends le temps d'admirer le paysage, alors qu'il y a quelques jours à peine, je me démenais corps et âme à trouver cet endroit ?
Je finis par m'allonger et fixer le ciel, une cigarette à moitié entammée au coin des lèvres. Vais-je trouver ce pourquoi je suis ici ? Jouer au professeur va-t-il m'apporter quelque chose ? Finalement, je ne suis venu ici que sur des soupçons, des échos venus de loin. Qu'adviendra-t-il si la personne que je recherche n'est pas ici ? Me faudra-t-il repartir ? Ou bien abandonerai-je tout pour me construire un futur comme le veux ma chère mère ?
Je suis tellement loin de ma terre... Aurai-je le courage de d'avancer seul ? Le monde qui m'entoure est si différent de celui auquel je suis habitué. Je ferme alors les yeux, pour me souvenir de la cîme des arbres, la forêt recouverte de neige et les animaux venant manger au creux de ma main...

Un bruit sourd me sors de ma torpeur. Je me relève brusquement, écrase ce qu'il reste de ma cigarette et me tourne vers l'endroit d'où provenait le bruit.
Une jeune fille d'une beauté renverssante se tient devant la porte menant au toit. A première vue, elle ne s'attendait pas à ce que quelqu'un se trouve ici. Il faudra que je fasse plus attention la prochaine fois.. Mais qu'est ce que je raconte moi ? Je suis professeur, non ? C'est plutôt elle qui ne devrait pas être là !

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__Ce jour_là, il fut un peu les deux pour Kiyumi Tsukimura. Elle avait passé sa soirée à dessiner dans sa chambre, allongée sur le ventre et écoutant en boucle une de ses chansons coup de cœur du moment. Quand je dis la soirée, entendez plutôt par là qu’elle avait commencé à crayonner à 23h la veille et qu’elle lâcha sa production à 6h du matin ! Le temps ne passait jamais quand elle faisait quelque chose qu’elle adorait ; il galopait ! Quand elle aperçut la pendule au fond de sa chambre, elle ne fut pas spécialement choquée. Elle savait que ce n’était pas l’objet qui était déréglé, mais sa pendule biologique. Sans nul doute à cause de son job… Kiyumi ne chercha pas à comprendre plus que ça, elle éteignit la lumière et s’endormit. Elle se réveilla suffisamment reposée vers midi... La belle ne souhaitant pas spécialement aller au réfectoire pour le déjeuner, elle partit pour la cuisine de l’académie. Elle prépara un plat rapide à faire et équilibré. Après son repas elle repassa dans sa chambre, se changer. Aujourd’hui elle souhaitait sortir en ville, alors elle s’habilla de manière assez quelconque : un tee-shirt ample couleur taupe, un jean , des sandalettes à talons. Elle partit pour la ville. Elle avait prit rendez-vous chez le coiffeur. Une envie de changer la couleur de ses mèches et de retailler un peu sa frange. Elle sortit du salon avec des mèches lavande après un certain temps (comme toujours, le styliste capillaire avait eu du mal à dompter ses cheveux).

__Elle rentra à l’académie, dans sa chambre plus précisément. Elle saisit les croquis qu’elle avait fait la veille. Elle garda ceux qu’elle aimait bien et voulut jeter le reste en réalité pas si mauvais que ça, mais la belle était trop exigeante envers elle-même, alors ils ne seraient pas bons. Elle s’avança vers la poubelle mais eut une idée un peu fantaisiste, elle emporta les brouillons et s’en alla pour le toit.

__Elle eut un peu de mal à ouvrir la porte de celui-ci, alors elle poussa de toutes ses forces. La poignée céda à son insistance, elle ouvrit la porte et la claqua contre le mur dans le même élan. Oups ! Elle aperçut un homme très grand et blond. Elle fut très surprise, elle ne s’y attendait vraiment pas.



__Ces paroles ramenèrent la Top Model dans la réalité. Là, il y avait un homme a qui elle devait répondre. Mais dans un premier temps elle demeura muette, incapable de prononcer le moindre mot. Elle n’aimait jamais quand on la réprimandait. Surtout les professeurs qui, à ses yeux, étaient… Elle ne savait pas trop, mais elle avait toujours eu un énorme respect pour eux.
Elle fit un pas en avant pour se donner du courage puis dit d’une voix hésitante :

A mon apostrophe, la jeune fille ne sait que répondre. Elle semble vraiment gênée de me trouver ici. Peut-être a-t-elle peur de moi ? Finalement, j'entend un doux son sortir de ses lèvres.


Cette fois ci, c'est moi qui ne sait pas quoi rétorquer. Un silence s'installe. Je la regarde attentivement et remarque un grain de beauté sous son oeil droit. Décidément, cette jeune pousse est très belle... J’aperçois derrière son dos, des feuilles, qu'elle tente maladroitement de cacher. Un sourire se dessine alors sur mon visage.


La jeune fille me fixe toujours avec étonnement. Je dois dire que je le suis aussi. Il ne m'étais encore jamais arrivé de parler autant avec un(e) inconnu(e). Cependant, je ne saurais expliquer pourquoi, je me sens à l'aise avec elle. Comme si tous mes pêchés, mes doutes et mes peurs s'étaient envolés au loin, me laissant enfin un peu de répits.


Pour me mettre totalement à l'aise, je déboutonne les deux premiers boutons de ma chemise puis sors une nouvelle cigarette que j'allume machinalement. Je la regarde toujours, cherchant à savoir quel est ce sentiment si bizarre qui fourmille au fond de mon coeur. Finalement, je me détourne d'elle et tire frénétiquement sur ma cigarette pour chasser mes pensées. Non, décidément non, ça ne peut pas être ça..!
Je me rassois, passe une main dans mes cheveux et pousse un soupire à vous fendre l'âme.

Ma cigarette en bouche et mon toute autre allure semble provoquer une réaction chez la jeune fille. C'est comme si tout d'un coup elle était à l'aise à son tour, comme si le mur entre nous s'était brisé.



Et comme pour se donner la force de continuer, elle se mordille adroitement la lèvre :


J'avais raison, elle est jeune... Mais après tout c'est normal, non ? C'est plutôt moi qui suis vieux ici ! Kiyumi s'avance vers moi, mais ses jambes se dérobent sous elle et s'écroule. La plupart des feuilles qu'elle essayait de cacher, tombent. Je me précipite vers elle pour l'aider à se relever.


Mon regard est alors attiré vers le sol. Des dessins... De très beaux dessins ! Je me penche pour en ramassé un, et le regarde attentivement. On dirait l'entrée de l'établissement vu du portail. Il est vraiment très bien fait... Je lève les yeux vers elle qui n'a toujours rien dit. Dans mon regard, on pourrait desceller de l'admiration. Cependant, je remarque que certaines parties ne sont pas coloriées, est-ce fait exprès ? Une petite poupée attire mon attention et me fait sourire.

Sans m'y attendre, elle m'arrache la feuille des mains et la plaque contre elle. Elle me regarde alors fixement. On dirait un chien apeuré, qui essaye de protéger ses petits. Mon dieu, je ne m'attendais pas à une réaction comme celle-ci ! Je me recule alors un peu d'elle. Peut-être à t'elle sentie, elle aussi, notre proximité et que ça l'effraye. Et il y a de quoi ! Cependant... En cet instant, une seule chose me vient à l'esprit.


Sur ces paroles, elle détourne sèchement la tête. Un sourire, le sourire le plus sincère que j'ai pu donner depuis des années, se dessine alors sur mon visage. Sans aucune hésitation, je la prend dans mes bras. Je n'aurais jamais pu imaginer une telle chose, même quelques minutes auparavant. Mais ici, en cet instant, cela me paraît si naturel ! Comme si j'avais toujours attendu cette rencontre.


Je la prend alors par les épaules, et la regarde droit dans les yeux.


Mais je ne finis pas ma phrase. Je viens de réaliser ce que je suis en train de faire. Je deviens fou ma parole ! Il faut que je parte d'ici au plus vite. C'était une mauvaise idée après tout de ne vivre que pour ma vengeance... Il faut que je réfléchisse, j'ai besoin de m'isoler.


Sans lui laissez le temps de répondre et sans me retourner, je me sauve de cet endroit le plus rapidement possible. Ma tête pleine de pensées et mon coeur plein de souffrance.