Nuit d'angoisse [ PV Daisuke ]

Je fesais un rêve étrange... J'étais dans ma chambre de l'académie, et pour je ne sais quelle raison, j'avais extrêmement peur. J'avais l'impression bizarre que quelqu'un m'observait, et ce quelqu'un ne me voulait pas du bien. Peureuse que je suis, j'ai pris mes jambes à mon cou. C'est ainsi que je me suis retrouvée dans le couloir, fuyant... Un coup de tonerre a fait trembler les murs. Et je me suis réveillée. Sauf que... J'étais vraiment dans un couloir, trempée de sueur.

J'avais chaud et j'étais désorientée. Je me suis collée contre la vitre la plus proche pour me rafraîchir. Le tonerre grondait, le vent soufflait et la pluie tombait dehors. C'était un véritable cataclysme.

Le couloir sombre était assez effrayant. Les statues, les rideaux lourds, n'arrangeait rien à son aspect menaçant. Les ombres commençait vraiment à me faire peur. Un éclair zébra le ciel, éclairant l'ensemble du couloir d'une intense lumière blanche, l'espace d'une toute petite seconde. Je crut apercevoir une silhouette sombre au fond du couloir, près des escaliers qui menaient au second étage. Je me suis décollée de la fenêtre et ai courut aussi vite et silencieusement que possible. J'ai tourné dans un couloir adjacent et me suis cachée derrière une grande statue de femme. J'ai inspiré profondément, et épuisée par mes deux courses successives je me suis accroupie derrière la statue. Je suis restée un bon moment dans cette position, essayant de reprendre mon souffle le plus silencieusement possible. Soudain j'ai entendu un bruit derrière moi, instinctivement j'ai crié :

" Tout va bien ! Je me suis juste perdu dans les couloirs... Je ne te veux rien de mal, c'est juré. Qu'est ce que tu fais là, toi ? "

C'était un garçon, un brun, plongé dans un bouquin. Il avait sursauté au son de ma voix ( il faut dire que j'avais hurlé ), et paraissait surpris de me voir.

Moi pendant ce temps là, j'étais restée tétanisée. Je ne bougeais plus, j'en avais presque oublié de respirer. La tête a naturellement commencé à me tourner. J'ai observé un peu plus le garçon. Il était plutôt maigrichon et ne paraissait pas tellement costaud, ce qui était plutôt un bon point pour moi. S'il décidait de m'agresser au moins je serais de taille à me défendre. J'ai essayé de lui fournir une réponse cohérente :

" Je sais pas " fut la seule phrase que je réussit à prononcer.

J'étais désorientée. Mais toujours aux aguets. J'étais persuadée que ce n'était pas le garçon que j'avais apperçut dans le couloir de l'aile est. Comme pour confirmer mes pensées, un bruit m'est parvenu de l'angle du couloir.

Clac clac clac clac

J'ai faillit pousser un hurlement, mais j'ai réussi à retenir mon cri. En revanche, je n'ai pas pris le temps de réfléchir, j'ai saisi la main du garçon et me suis mise à courir, montant dans les étages. Aux quatrième ou cinquième étage, j'ai ouvert une porte, et me suis cachée dans un placard à balai.

J'avais fermé la porte au nez du garçon, ce qui n'a pas semblé lui convenir. Il a en effet ouvert la porte 2 secondes plus tard et s'est engouffré dans le placard avec moi. J'ai dû lui faire pitié, ou alors c'était juste l'exiguïté des lieux, mais il m'a pris dans ses bras. Après quelques instants il m'a demandé :

Je me suis légèrement écartée de lui ( après tout je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam ) et je l'ai regarder droit dans les yeux. Ensuite j'ai essayé de lui parler ( chose difficile quand on est aussi timide ) :

Et puis j'ai décidé que c'était assez pour le moment. Une part de moi s'intéressais à ce garçon, l'autre était toujours préoccupée par ce qu'il se passait de l'autre côté de la porte. Je me plongeais donc dans un mutisme quasimment religieux, espérant ne plus entendre un son étrange.
Hélas, fallait bien que mes craintes se réalisent. Un bruit monstrueux a résonnée dans le couloir. C'était comme si un corps se traînait au sol, et bien sûr toujours ce claquement sourd...

Le bruit s'est éloigné. Pendant ce temps j'avais cessé de respirer. Le garçon, lui, avait disparut dans un coin du placard (oui je sais disparaître dans un placard c'est très fort ).
Il a soupiré puis s'est redressé en se grattant le front.

Ah d'accord, c'est tout ce que ça lui fesait? Il était vraiment bizarre ou c'est moi qui était trop peureuse? Il paraissait tout à fait serein. Et mis à part sa soudaine disparition, aucun signe n'indiquait qu'il pouvait avoir peur.
Moi par contre je n'en menait pas large et c'est avec difficulté que je lui répondais donc :

Après une courte pause, je lui ai demandé :

Il avait dit tout celà d'une voix plutôt assurée, et très rapidement. Puis il m'a fait signe de me taire. Il a entrouvert la porte et a regardé dehors. Apparemment il n'y avait rien puisqu'il a ouvert la porte en grand et a semblé attendre que je sorte. J'ai regardé de chaque côté, sans pour autant faire un pas pour sortir, à part Daisuke, il n'y avait personne. J'ai hésité un petit moment, puis finalement j'ai décidé de faire confiance au garçon. Je comptais un peu sur lui pour me défendre en cas de problème aussi, et s'il partait je me retrouverais seule. En plus si il avait voulut me faire du mal, il aurait largement eu le temps de le faire dans le placard non?


Je suis donc sortie de ma cachette rassurante, et me suis avancée un peu dans le couloir toujours aussi sombre et effrayant. Un frisson me parcourut à l'idée de ce qui pouvait être passé dans le couloir un peu plus tôt. Je commençais à être particulièrement fatiguée et j'avais froid. je fesais quelques pas, quand quelque chose de bizarre attira mon attention...

" Ayamé... Ca va aller ? Tu veux qu'on aille voir un professeur pour lui dire ce qu'il se passe ? "

Il y avait des tâches sur le sol. Des tâches rouges... Du sang? On a entendu des cris horribles. Daisuke a attrapé ma main et m'a entraîné à l'autre bout du couloir. Ensuite il s'est affalé sur le sol et s'est passé la main dans les cheveux. Il ne semblait plus aussi tranquille que précédemment.

Je n'ai pas décrochée un mot. J'étais choquée. D'ailleurs je ne suis pas sûre que j'avais réellement tout compris. Le mot professeur était rentré, mais je ne pensais pas que faire appel à eux change grand chose. Même s' ils croyaient ce qu'on leur disait, comme dans tout les films d'horreur, les traces auraient disparues ou on ne réussirait pas à retrouver le couloir ( l'académie est tellement grande! ). Dans ce cas nous perdrions toute crédibilité.

Et puis bien sûr ils pouvaient très bien ne pas nous croire ce qui était aussi un problème. Décidément l'idée de le dire à un prof ne me paraissait pas très bonne, mais à qui le dire sinon?

Je n'avais qu'une envie retourner au chaud dans ma chambre, au fond de mon lit. Mais dans ce cas là je serais complice... Je décidais donc d'exposer la situation à mon compagnon de fortune ( ou pas d'ailleurs ). Je parlais aussi vite et le moins fort possible, dès fois que "la chose" décide de venir voir ce qu'il se passait dans le couloir.

On est resté assis un petit moment. J'ai posé ma tete sur mes genoux et j'ai fermé les yeux. Je me suis demande comment j'en étais arrivé là... Et puis Daisuke s'est finalement adressé à moi :

Il s'était relevé et il paraissait sur de lui. C'était assez rassurant, mais en meme temps je ne pouvais m'empecher de penser qu'il était fou. Il voulait se faire torturer lui aussi? Et puis qu'est ce qu'il voulait qu'on fasse? A part s'attirer des ennuis, je ne voyais pas où ça nous mènerait...
Pendant que je réfléchissais, il s'était avancé dans le couloir. Je me suis levée d'un bond et ai courut pour le rattraper. J'ai pris sa main, qui était chaude ( ou bien c'était la mienne qui était glacée? ) et rassurante, dans la mienne.

Ensuite j'ai essayé de me préparer à ce que j'allais voir, et peut etre vivre...

Je me concentrais pour respirer aussi calmement que possible. C'est un exercice plutot difficile dans ce genre de situation croyez moi! Nous avançons un peu, nos mains toujours entrelacées... Etrange ce que la peur peut nous faire faire. En général, j'ai plutot tendance à fuir les garçons.


Arrivés au milieu du couloir, Daisuke me lache et continue à avancer seul. Sur le coup je me suis arrétée, un peu surprise par ce changement. Des bruits étranges me parvenaient du couloirs. Daisuke s'était figé. Prenant mon courage à deux mains j'allaisle rejoindre.


Il avait les yeux rivés sur quelque chose que je ne distinguais pas encore. Il avait l'air à la fois effrayé et dégouté. Je respirais un grand coup, avant de me tourner vers l'endroit qu'il semblait regarder.


Alors la chose m'apparue. Je faillit crier,mais le son resta bloqué dans ma gorge. C'était répugnant. Une personne se tenait au dessus d'une table. Il était couvert de sang. Un corps ( de quoi je l'ignorais et je m'en fichait totalement ) gisait sur la table. La personne, qui ne nous avait pas encore remarqué, eu un sourire. Un éclair zébra, éclairant la scène, et je vis que le menton et les dents de cette personne étaient couverte de sang...

J'ai détourné mon regard, cette scène m'était trop insuportable. Daisuke m'a pris la main et a tiré légèrement dessus afin que je lui fasse face.

Et là, il s'est littéralement explosé de rire. Oui moi aussi j'ai trouvé ça très bizarre, je me demandais s'il n'était pas devenu fou. Il avait visiblement du mal à rester debout à cause de son fou rire, et au prix de ce que je pensais etre un très gros effort il me dit :

Un chat? Mais... J'avais cru voir quelqu'un. Je me pinçais. Etait-il possible qu'à force d'imaginer des choses j'avais cru les voir?

Daisuke était entré dans la pièce. Je me retournais et vis qu'effectivement il y avait un chat. Mais certains détails me troublaient toujours...

J'étais certes soulagée de n'avoir affaire qu'à un chat, mais il y avait encore un peu trop de zones d'ombre à mon goût.

Daisuke s'était acroupi près du chat. Il avait semblé vraiment soulagé, mais après que je me sois exprimée, son expression avait changé. Il semblait inquiet à présent.

Un éclair particulièrement violent m'aveugla, un peu désorientée, je perdis un peu l'équilibre et me rattrapai au mur pour ne pas tomber. Ma main entra alors en contact avec une substance collante. Beurk fut le seul mot qui me venait à l'esprit. Malheureusement je n'avais rien pour m'essuyer...

Daisuke s'est redressé d'un bond :

Concentrée sur la saleté que j'avais sur la main, j'en avais oublié notre sujet de conversation. Mais à la vue de son visage terrifié, tout m'était revenu. Il me fesait penser à un petit garçon qui avait peur du monstre caché sous son lit. Une envie de le protéger monta en moi. Cependant je n'avais pas de réponse à lui donner.

Soudain j'entendis un bruit énorme, qui semblait venir de l'étage au dessus. C'en était trop.

Je tournais les talons sans attendre sa réponse et me dirigeait vers les escaliers. J'espérait qu'il me suivrait, parce que je n'étais toujours pas rassurée, et que meme s'il ne pouvait rien faire de plus que moi, je ne serais pas seule.

J'avançais toujours aussi résolue à éclairer le mystère, mais plus prudemment. S'il y avait un fou furieux qui se balladait, inutile d'attirer l'attention sur moi. Au milieu des escaliers, j'ai sentis une main saisir la mienne. On dirait bien que Daisuke a décidé de me suivre. Tant mieux! J'étais plus rassurée de le savoir à mes côtés. Nous avons continuer à avancer ensemble, doucement.


Arrivé en haut des escaliers, j'ai entendu un bruit un peu étrange... Comme si on trainait quelque chose de lourd sur le sol... J'étais stressée à un point inimaginable, et je faillit râter une marche, trop concentrée sur le bruit, en voulant voir ce qui provoquait ce son bizarre. C'est alors que j'apperçoit un homme, plutôt grand et à l'air assez costaud. Il traîne derrière lui un sac poubelle énorme, qui laisse des traînées de sang sur son passage. Un éclair retentit à ce moment, éclairant l'individu. Il était vêtu d'un uniforme, plus exactement de l'uniforme des personnes qui s'occupaient de l'entretient de l'Académie. Des larmes se mirent alors à couler de mes joues. C'était un réel soulagement. Je me tournais alors vers mon nouvel ami afin de lui exposer la situation :

Daisuke a alors éclaté de rire. C'était sa façon à lui d'exprimer son soulagement.

Brusquement il a lâché ma main, et semblait un peu gêné. La peur fait vraiment faire des choses étonnantes aux gens. Personnellement j'en avais oublié à quel point je suis timide en tant normal...

Je suis cependant restée face à lui pendant quelques secondes, puis je me suis mise brièvement sur la pointe des pieds et l'ai embrassé rapidement sur la joue. Les yeux baissés et les joues en feu, je me suis adressée à lui :

Après quoi, j'ai tourné les talons, et me suis dirrigé vers l'étage supérieur, assez précipîtamment espérant qu'il n'avait pas vu que je m'étais transformée en pivoine.