Mission 1 sauvetage Pâques /Edouard Verlaine/

Edouard avait sa cible, son contrat: l'inspectrice Tayuya. Il ne savait pas comment il allait s'y prendre, en tout cas, ça allait être difficile de frauder dans un commissariat. Il était devant la porte du lieu. Il réfléchit en une demie seconde à la technique qu'il allait utiliser pour arriver à ses fins. Il se décida et entra. Le jeune homme affichait un visage maussade, quasi dépressif. On aurait dit que la misère du monde lui était tombée dessus. L'inspectrice était là. Edouard se posta devant elle, la regarda au plus profond des yeux.

"Bonjour. J'aimerai porter plainte contre x. J'etais dans le parc en train de faire la sieste et à mon réveil, mon sac avait disparu. Dedans il y avait mes cours et comme objet de valeur, on m'a dérobé une calculatrice professionnelle, une paire de lunettes de marque, mon téléphone portable, un i-phone, ainsi qu'un ordinateur portable. Je ne savais pas quoi faire alors je suis venu ici dessuite. Que puis-je faire?"

Edouard avait déblatéré ces paroles sans flancher, il voulait montrer que ce qu'il racontait était sérieux, mais en même temps avec un ton un poil désespéré, en espérant que sa supercherie fonctionne

Edouard entra avec l'inspectrice dans son bureau. Tous deux s'assirent *wouah elle est quand même super bonne pour une flic* pensa Le jeune homme. Mais c'était pas le moment d'être déconcentré, il avait une mission à remplir.

"Et bien le vol à eu lieu ce matin aux alentours de 10h dans le parc. Je vous ai dit les objets volés mais le prix je ne saurais vous dire. Comment ça se passe dans ce cas là? J'ai acheté les effets volés il y a un petit moment, et toutes mes affaires viennent de France. Autant dire qu'entre la date et la conversion de monnaie je ne sais pas quel prix cela représente.(Le petit brun changea brusquement de sujet, sentant que cette audace allait payer). Je suis français, je suis au Japon depuis peu. Je vois d'après vos "Dickens" ainsi que vos posters de montagnes suisses que vous aimez l'Europe. Ai-je tors? Ah au fait! Je m'appelle Benoît Rimbaud"

Edouard essayait tant bien que mal de s'attirer la sympathie de l'inspectrice. C'est pour cela que, tout en gardant le visage d'une victime, il s'efforçait de rester séduisant.

"oui c'est cela! Comme le poète. Je suis un grand admirateur et j'aime dire que je suis son descendant, même si il y a peu de chances pour que ce soit vrai. Je suis moi même poète à mes heures perdues. Vous voulez que je vous lise une de mes créations?"

Edouard réfléchit un court instant pour essayer de se remémorer un poème qu'il avait lu un jour ou l'autre. Lui n'avait pas du tout la fibre poétique, mais lisait beaucoup, cela l'aida grandement. Avant que l'inspectrice eut le temps de répondre à sa question, le jeune homme pris sa main, plongea son regard bleu dans ses yeux, et commença la lecture. Il savait que ce petit poème ne laissait aucune femme indifférente.

"Si tu viens, je prendrai tes lèvres dès la porte,
Nous irons sans parler dans l'ombre et les coussins,
Je t'y ferai tomber, longue comme une morte,
Et, passionnément, je chercherai tes seins.

A travers ton bouquet de corsage, ma bouche
Prendra leur pointe nue et rose entre deux fleurs,
Et t'écoutant gémir du baiser qui les touche,
Je te désirerai, jusqu'aux pleurs, jusqu'aux pleurs !"

"Je suis désolé, c'est de la poésie inspirée des plus grand poètes français, je ne voulez pas vous offenser. J'ai voulu réciter ce poème pour détendre un peu l'atmosphère. Je suis très stressé d'être dans un commissariat et je pensais que cela m'aiderai à me détendre.

Guidé par votre beauté,
Les mots m'ont été soufflés.
Si ces vers vous ont outré,
J'en suis le plus désolé.


Mon but n'était en aucun cas de vous choquer ni de vous importuner. C'est la nervosité qui m'a fait divaguer."

Edouard, qui jusque là avait la tête baissée par pur respect (ou peur de se prendre un coup de matraque), la releva et regarda la policière avec des yeux de chien battu ( un peu comme le chat potté dans schreck) en attendant que les choses se dénouent, ou qu'une nouvelle sanction tombe.

"La déposition est faite? Déjà?..... Hmmm je vois, vous n'en avez rien à faire c'est cela? Vous pensez que je ne suis qu'un petit rigolo qui est venu ici pour faire une bonne blague? je sais que je me suis un peu égaré mais tout de même."

Edouard prit un air le plus triste possible, à côté de lui, même un chiot souffrant de la galle paraîtrait joyeux. Mais soudain, une lueur diabolique apparut dans son regard.

"Tant pis, je ne retrouverai jamais mes affaires. Je n'ai pas d'argent pour en racheter, il y en avait pour au moins 2000 billets... et encore. Et puis un criminel est en liberté. Vous ne comptez rien faire c'est cela? Non bien sur, je vous ai blessé dans votre ego donc vous vous contrefichez de ce qu'il peut arriver. Ce n'est rien. J'en parlerai au directeur du journal de la ville, c'est une assez bonne connaissance, lui aussi aime la poésie et depuis que je poste des poèmes sur les petites annonces, il m'a en sympathie. Il sera ravi d'apprendre, et surtout de publier, que l'inspectrice de police fais du favoritisme dans ses affaires, et surtout, que vous ne faites pas votre boulot qui est de protéger et servir les citoyens de cette ville. Alors, vous voulez toujours que je parte? Ou nous trouvons un arrangement?"