Cours de chimie pour Drogués Anonymes [PV DA]

" Bonjour Messieurs-Dames je suis Edouard Verlaine. Je suis étudiant mais aujourd'hui on m'a demandé d'animer ce cours. Mais pour le cours d'aujourd'hui vous pourrez m'appeler proff Eddy. J'avais d'abord pensé à docteur Denfer pour donner un côté dramatique au personnage mais c'était déjà utilisé par la Warner Bross. J'ai donc laissé tomber par peur que le FBI me tombe dessus pour plagiat.
Aujourd'hui nous sommes réunis dans ce magnifique (Hmm Hmm) laboratoire de chimie pour apprendre... Non pas à extraire l'ADN du pavot ( voyons.... À quoi ça servirait?) ... Mais à saigner cette étrange plante afin d'obtenir une mixture qui est la base de toutes les drogues opiacées!!

Bien commençons! Chacun à sur sa paillasse un plant de pavot à opium, aussi appelé "papaver somniferum" ainsi qu'un scalpel, un mortier, un pillon et plein d'autres instruments dont j'ignore le nom ( ne me blâmez pas je ne suis que stagiaire!!)

-Monsieur Potter s'il vous plaît retirez moi ce casque il ne vous servira à rien... Vous vous attendiez à quoi? Des mandragores? (Pfff de plus en plus étrange ce garçon, depuis qu'il a eu cette cicatrice au front en se prenant l'angle de la table il n'est plus le même)

Bon alors regardez comment je fait. Premièrement je tien fermement la capsule. Tout le monde à repéré les capsules? Bien continuons. Ensuite j'insise la capsule de haut en bas. J'ai bien dit de haut en bas! Sinon les écoulements de gomme seront moins abondants. Ensuite prélevez la gomme qui coule dans le bol prévu à cet effet.

Bien une fois le suc dans le bol, laissez poser. Il faut que ça devienne une pâte. Cette pâte est de l'opium. Pour les moins indulgents d'entre vous vous pouvez quitter le cours avec votre opium. Les effets seront quand même présents. Pour ceux qui veulent aller jusqu'à l'héroïne, je vais vous demander de rester encore un peu.

Cet opium obtenu contient de la morphine médicale, un Anti douleur très puissant. Vous au premier rang vous ne me croyez pas? Tenez !!( *frappe l'eleve*) Vous avez mal? Piquez vous ça passera!

Ceux qui sont venus pour l'aspect chimique du cours et non pour se faire planer ( peu nombreux certes, mais présents quand même), vous serez content d'apprendre que la morphine est un alcaloïde. Elle est sont composée de plusieurs cycle polyazotés!
*dessine la formule au tableau*

Bon maintenant, je fais chauffer le tout, le mer dans une solution acide pour enlever les groupements OH (...) Et tadaaaa!! Voilà de la poudre de morphine!! Il ne reste plus qu'à diluer et vous pourrez ensuite vous l'injecter dans le sang!

Maintenant chers élèves, c'est à vous. Je passerai dans les rangs pour voir l'avancement"

Il se demandait ce qu'il faisait là. À attendre dans une classe, remplit d’héroïnomanes, de cocaïnomanes, de scalpel et de fleurs... Avec des néons trop lumineux. Qui lui faisait mal aux yeux. L'étudiant s'obligait à garder ses paupières baissées. Des papiers à sa droite, un crayon tremblant entre ses phalanges déjà trop blanches. C'est à peine s'il comprenait vraiment la notion du cours. Le rouquin ne prenait que des notes, en lettres détachées, rattachées, débordantes dans les marges. Écriture enfantine, écriture illisible que même ses profs ne comprenaient pas par moments. Aki obtiendrait surement sa dose pour la semaine... Rien de plus. Cela le fit rager. À quoi bon se dire d'abandonner quand il n'était même pas capable de garder ses promesses ?! Son crayon fonçait sur le papier. SChriiiiifff, Schrrriffff... Le trait noir qui bordait la représentation du pavot s'enfonçait, grossissait. Noircissait de plus en plus. Crack. Un petit bruit sec. Qui en produisit un ÉNORME à ses oreilles. Pourtant qui était très brusque. Parmi les explications du brun devant la classe. Court, comme un très mince morceau de bois qu'on cassait en deux pour le jeter dans la cheminée. Il soupira, appuyait une joue sur la paume de la main. La mine roulait à terre dans un autre bruit, cette fois-ci insonore. Ennuyé. Oui, il l'était par son comportement. Il en voudrait bien à la terre entière, ces résolutions ne tenaient qu'à lui seulement. Le besoin de se faire mal se mit à flotter dans sa conscience. Ce n'était pas le moment de faire de l'autodestruction. Il assistait à un cours. Très important. Le rouquin n'aurait plus à se procurer sa dose dans les ruelles mal famées du faubourg. N'empêche, peut-importe, son attention se concentrait sur les notes prises. Il ne comprenait pas grand-chose. Simplement qu'il devait couper les... les... les trucs. La capsule ? C'était quoi ça. Le petit pot de verre ? Le truc qui brillait sous les néons ?! Rahhhh... Foutue chimie. Et ce mec qui n’arrêtait pas de bullshiter sur un harry potteu et sa nouvelle coupe de cheveux. Non, mais... ?! Il le connaissait lui pas vrai ? Oui, son regard azuré. Akemi l’avait déjà croisé à la bibliothèque. Edouard ? C’était son prénom, pourquoi, il se prenait pour un Rogue ? Mystère, mais bon… Fallait qu’il fasse attention. Le tube, il devrait placer de haut en bas. Son regard vert se reporta sur les élèves à ses côtés… Ah, c’était comme cela. Bon, ses doigts renversèrent la capsule comme elle le devait d’être. Tiens, cette petite blonde. Ciel. Elle prenait aussi de la drogue ? Il fronçait ses sourcils en croisant son regard, puis lui offrit un petit sourire en coin. ‘’ Tiens, toi aussi ?’’ Sale con. Tu ne penses pas qu’elle s’intéresse à un paumé dans ton genre ? Peut-être… Bof, ce n’était pas le moment de penser à des trucs futiles. La pâte coulait le long du conduit pour se transformer en opium. Beaucoup de chaises se firent retentir sur le parquet. Akemi se boucha les oreilles tant les bruits stridents lui firent mal. Eddy leur avertissait qu’il allait circuler entre les rangées. Super… Le roux soupira. Il ne lui manquait plus que cela. Qu’on voit qu’il est un con en chimie. D’ailleurs, il n’avait jamais été bon avec quoi ce soit à part… La liberté et ses amis quand il n’était pas sous l’effet de l’héroïne. Allumer le feu ? Quel feu ? Il se penchait sur les objets devant lui, les observant de tous les côtés. Ah ha. Ça devait la petite bonbonne sur lequel reposait son plateau ? Bon, il tourna lentement le réglage du feu et laissa bouillir la poudre. Akemi crut entendre la voix féminine de Ciel qui demandait à leur ‘’professeur’’ une seringue. Elle désirait déjà se piquer ? Il avait bien fait de n’avoir apporté que le strict minimum, ses papiers et son crayon déjà cassé. Sans doute par curiosité, l’adolescent s’approcha de la table de la blondinette. En silence, comme il avait l’habitude, pour écouter la conversation. Si on le prenait sur le fait, le roux allait inventer une question stupide.

« Il te faut aussi un garrot. Pour ressortir les veines. » murmura-t-il sans en avoir vraiment en prendre connaissance. C'est au bout de quelques minutes qu'il se rendit compte de sa gaffe d'amateur. Il en rougit et baissa la tête vers les reliures du plancher.

Edouard passait dans les rangs, et il fut désolé de voir un tel carnage. Aucun élève n'obtenait un bon résultat. Un élève était allé jusqu'à obtenir une substance rouge, alors qu'habituellement, cette même substance est blanche. Il ne voulait même pas savoir le pourquoi du comment. Les autres résultats ne relevaient pas le niveau. Même la plus ravagée des filles de joie des pays de l'est n'aurait touché à une seule de ces substances plus étranges les unes que les autres. Le professeur stagiaire repéra Akemi, son ami d'un soir. Le jeune homme n'était pas seul, il était accompagné de Ciel Hinori. Cette fille n'avait rien a faire là, mais le cours était tellement catastrophique qu'Edouard n'osa faire la remarque. Il s'approcha de la table des deux. Arrivant derrière Akemi, il entendit: « Il te faut aussi un garrot. Pour ressortir les veines. »
Surpris par cette remarque, il se pencha sur la paillasse des deux pipelettes.
"Et bien Akemi je vois que tu connais le protocole sur le bout des doigts! Bravo!! (*j'avais raison! Ce type est un camé!*)

Au fur et a mesure que le visage du rouquin devenait écarlate, un grand sourire se dessinait sur le visage d'Edouard

"Ciel Hinori c'est ça? Ecoute donc le pro! il a raison! Un bon garrot sert a faire augmenter la pression sanguine dans les veines. Celles-ci remontent sous le derme et elles deviennent nettement plus visibles. Il est donc plus facile de piquer (on rebondit péda...gogie!!). Un garrot bien serré est la base pour une piquouze d'enfèt parfaite. Si tu fais sans, tu vois pas ou tu pique. Regarde ce que ça fait quand tu prends ton bras pour une cible de flechettes."

Il remonta sa manche, dévoilant sous les yeux effarés de ces deux interlocuteurs un bras surplombé par une énorme tache. L'hématome était bleu, jaune, vert, noir la ou étaient passées les aiguilles et rouge aux extrémités. Bref, c'était pas beau à voir. Ciel laissa échapper un énorme mais néanmoins très féminin "BEEEEEUUUUUURRRRK" dont on ressentait qu'il venait du fond du coeur. Ceci fit rire Edouard.

"Ahah! T'inquiète c'est de la craie!! C'est bien fait hein? j'ai mis tout ce matin pour arriver à ce résultat."

Voyant que Ciel restait perplexe, il prit un mouchoir et effaça.

"Regarde!! C'est comme les images sur les paquets de cigarettes: du fake!! Mais si tu fais n'importe quoi sans te soucier des retombées, ça peut t'arriver!!"

Edouard lança un regard en coin a Akemi.
Il regarda sa montre. Il savait qu'il avait dépassé l'heure mais il n'avais pas faim. Donc il ne ressentait pas le besoin de partir au plus vite afin de passer premier au réfectoire. Toutefois, certains élèves semblaient s'impatienter, il retourna derrière le bureau, prit un air surpris (pour ne pas passer pour un sadique qui retient ses élèves juste pour le plaisir) et lança un peu convaincant:

"Oh!! je n'avais pas vu l'heure!!
Le cours est finit. Pour ceux qui veulent il y a des seringues stérilisées a coté de la porte ainsi que des garrots. Et pensez au garrots sinon!!"

Il releva sa manche, mais ça n'eut pas le même effet que tout a l'heure. Il lança un regard accusateur à la fille qu'il tenait pour responsable de l'échec de sa vanne

Oh zut j'avais oublié. Peu importe! (j'aurais du prévoir les deux bras... j'y penserai pour une prochaine fois) Bon Week-end. Pour ceux qui veulent des renseignements, je suis disponible pendant un petit quart d'heure."

Le professeur, la tête dans la paperasse, rangea un peu son bureau et attendit que la classe se soit vidée pour relever la tête.

"Ah!! Vous deux. que puis-je pour vous?"

Il avait certes rougit, rougit parce qu'il était parfois con et qu'il lâchait des informations. Ses iris se figeait dans le regard éthéré du mini-prof. Le regard d'Edouard en disait long plus que son compliment. Le rouquin eut l'impression qu'une colère sourde lui montait des entrailles pour se diffuser dans toutes ses veines. Maudit qu'il avait envie de lui étamper sa main dans la figure ! Et dans les siens, ça devait être une forêt devenue trop sombre. Trop dangereuse. Ce mec le méritait gravement... Parce que... Qu'il n'était même pas un pro. Il voulait lâcher tout. Toute cette poudre. Depuis trop longtemps, il remettait sa désintoxique. Il en voulait à lui, à Edouard, à Ciel tiens. Ciel fut la première à l'avoir connu sous son vrai visage de junkie. Edy... à la bibliothèque, surement que ses mouvements frénétiques n'étaient qu'un symbole de sa vie de dopé. Remettre la faute sur les autres, ne l'aiderait en rien. Pourtant... Comment ne pas s'en vouloir. Il s'était caché pour se voiler les yeux. Cacher pour ne pas vivre dans le monde des adultes. Et maintenant, où revenait sa place dans cette foutue classe ? À rien, le cours était terminé pour lui depuis le début. Il avait envie de prendre la porte, laisser sa maudite dose, se faire chier. Il avait resté parce que... C'était pour passer l'ennui de sa vie. Ne pas rester enfermé avec son métal à fond dans la chambre. Ne pas se sentir seul. Pour sentir encore plus les douleurs dans son être. Les migraines. Les nombreuses pages blanches, noirci de toxine, de ses mensonges. De noires. Sa vie de menterie, sa vie de gosse qui ne voulait rien savoir des règlements. Ne pas faire sa place dans ce monde trop... Trop adulte pour lui. Trop de responsabilités.

Heaven don't hear me
I'm not stand here and waits...

Ses poings restaient si fermés que ses phalanges lui semblaient prêtes à exploser. Les ongles renfoncés dans sa peau. Envie de mettre la classe sans dessus dessous. Crier à s'égorger. Personne ne l'entendrait. Il était mort depuis tout ce temps. Depuis trop longtemps. Il était déjà trop tard pour réparer les trous, les conneries de ses vingt ans presque célébrés. De ses cinq ans à s'amuser avec sa propre vie, sentir l'adrénaline, oublier la misère et la solitude. Son propre passé le suivrait toujours, car il était rattaché à ses pas. Que ça soit ici ou ailleurs. La porte qu'il se forçait à fermer ne se refermerait pas complétement. Elle resterait toujours entrouverte. C'est à peine s'il pouvait entendre tout ce que disait ses compatriotes. Une histoire de drogues. Une histoire de mains. Une histoire qui l'intéressait même pas. Un professeur Rogue ?! Il entendit des rires. Il releva les yeux. Ciel était crampée de rire. Il haussa un sourcil. Qu'est-ce qui la faisait rire autant ?! Étrangement, ces ricanements l'énervaient puis le détendit comme si quelque chose... lui disait de s'apaiser et de laisser faire ses maudites gaffes. Bof. Bof et rebof. Il ne comprenait même pas de quoi ça retournait la blague. Simplement que Ciel s'en prenait à Edy...

« Lui ? Le professeur Rogue !!... Je suis un Weasley tant qu'à y être.. »

Et soudainement, il se rappelait à quel point Rogue détestait les roux et se glissait dans le dos de la blondinette. Mais au moment de s'accroupir le rire de Ciel lui devient tellement contagieux qu'il ne put se résoudre :

« ... sn... hahahaha »

"Professeur Rogue, je suis pas sûre d'avoir compris... Vous voulez bien m'en fournir contre des verres gratuits, dites ?"

La jeune Ciel s'était approchée de bureau et regardait Edouard avec un petit sourire moqueur, qui se transforma vite en ricanement. Akemi se tenait a côté de la jeune fille. Il laissa s'échapper des paroles que le jeune professeur ne parvint pas à entendre, mais à présent, les deux élèves riaient aux éclats de l'autre côté du bureau.

- Moi? le professeur Rogue? je ne sais pas si je dois bien le prendre mais vu vos gloussement je pense que ce n'était pas méchant!! ( et si c'était sérieux prenez garde aux représailles d'un professeur aigris aux cheveux gras! GRRRRR ) En tout cas je ne suis pas contre quelques verres Ciel! C'est gentil de proposer. En quoi puis-je t'aider?

Edouard eut un rire un peu gêné, mais devant le tableau qui se présentait sous ses yeux, les deux étudiants riants aux éclats, il ne put s'empêcher de s'esclaffer à son tour. Il faillit en pleurer. Il ne savait pas pourquoi, mais le rire de la blondinette et du rouquin était contagieux. Le pseudo-professeur avait du mal à s'arrêter. Il riait a tel point qu'il avait oublié que le jeune fille était venue à la base pour poser une question ( du moins elle avait présenté cet argument), et c'est donc tout naturellement qu'il s'exclama:

"Mon dieu à force de rigoler comme un chameau j'en ai mal aux abdos!! Bon je vous laisse!! La faim commence à se faire ressentir et mon nez me dit qu'il y à des frites au réfectoire."

En effet, le tarin du ventre sur pattes ne s'était pas trompé. Il flottait dans les couloirs une odeur de vieille friture bon marché. Edouard remballa son sac à dos eastpack ( pas très "professeur" tout ça!) en vitesse et fila vers la porte. Avant de passer le seuil, il se retourna et adressa au deux autres un large sourire.

"Oh et ne vous inquiétez pas pour fermer a clé, un surveillant va passer dans pas longtemps. D'ailleurs en parlant de fermer à clé..."

Il retourna sur ses pas pour enfermer le reste de seringues et des substances illicites dans un vieux placard au fond de la salle. Il se releva et dit à Akemi:

" Je ne sais pas si tu veux arrêter ou non, en tout cas tu n'auras pas celles-là! Puis si tu veux parler de certains problèmes, on est dans la même chambre alors bon... Ca serait bien de se connaitre un minimum. Tu vois ce que je veux dire?"

Pendant qu'il exprimait ses mots, le visage d'Edouard resta le plus détendu possible, c'était un visage parmi les plus amicaux, mais le ton qu'il avait employé était on ne peut plus sérieux, voire effrayant. Edouard reprit le ton sympathique qu'on lui connaissait.

"Sur ce, je vous laisse. Bon appétit à vous. Et tachez de ne pas trop traîner, si le surveillant vous voit ici, vous risquez de vous faire passer un savon. Au revoir"

Et sur ces mots Edouard disparu dans le couloir.

Oh un éléphant mauve à rollers dans le couloir. Niiiiiiiiiiiiiiice. Oh un poney arc-en-ciel qui chante du country. Niiiiiiiiice. Non en fait, même pas vrai et c'était bien dommage. Il aurait voulu rire à la remarque du professeur, trouver quelque chose de cinglant à répliquer. Au lieu de cela, c'est sa mine qui se déconfissait en un instant. Simplement attirer l'attention ailleurs et filer dans sa piaule. Il scruta la porte où s'était enfui leur ''enseignant de stupéfiants'', sans comprendre ce qu'il cherchait à... lui dire. Ce n'était pas de ses affaires et puis quoi encore... Un volcan de plaintes gurgurturales. Ce n'était pas son ventre en tout cas. Non, c'était celui de Ciel qui se dirigeait vers l'entre-pôt de la classe. Manger ?! À cette heure-ci... Surement. Même si l'odeur de friture emplissait ses narines, il n'avait pas vraiment faim. À vrai dire oui, mais il s'entêtait toujours quand on le réprimandait. Ça s'éclipserait au bout de quinze à vingt minutes et l'adolescent irait s'empiffrer de croustilles à saveur de crabes ou des viennoises paccanes-érable payés moins chers que ce qu'il devait réellement parce qu'il en camoufflaient sous ses vêtements. Sans se soucier de sa dope, il alla éteindre le... chalumeur... le feu quoi. Il estimait qu'il ne devait rien en rester. Il y jeta tout de même un coup d'oeil... Histoire de vérifier son hypothèse. Un sourire idiot éclairait son minois. Sa dose était cramé et ça le fit plier en deux. Parce qu'il ne restait que des grains noirs dans le socle de verre. Un autre bruit le dérangeait, un bruit métallique. Le rouquin se retourna intinctivement vers l'armoire, Ciel donnait des coups enragés à la porte. Un sourire narquois, il allait dire qu'elle n'aurait qu'à utiliser sa propre trousse. Cependant, la porte s'ouvrit, il abandonna l'idée du même coup. Aki vit CIel se diriger vers son propre pupitre, il se dirigeait vers l'armoire défoncée. Il resta un bon moment là, planté comme un poteau, finalement, il secouait lentement la tête, en observant les instruments à portée de la main. Sa décision était prise, l'adolescent, poussa légèrement la porte qui râlait. Ça sera pour une autre fois. De ses mains énervées, il ramassa ses feuilles, son crayon sous son pupitre. C'est en se redressant que Ciel lui parla. Il la cherchait du regard à son bureau, mais elle n'y était pas. Il en avait presque oublié sa présence tant ils étaient silencieux. C'est alors qu'en promenant son regard, il fit une silhouette filiforme dans l'embrasure de la porte.

''À la prochaine, Ciel'' s'entendit-il déclarer, la main levée dans un bye-bye... Amical.

Une raison ? Non, pas vraiment... Simplement être poli. Il eut un rapide sourire. Mince, un peu à la limite d'un qui était forcé... Elle était déjà partie. Il restait un moment, la main en l'air. Comme un idiot. Parce qu'il n'avait pas l'impression d'être entièrement entier. Puis la rabaissa vers son flanc, ramenant ses feuilles sur son torse. Ils allaient tous diner à la cafétéria. Il s'arrêta à côté de la porte, fixant la corbeille. Ses mains liberaient ses feuilles qui tombaient une à une dans le ventre noir du monstre. Le roux se redressa, surement, mais il ne passerait pas la fin de soirée avec eux. Simplement voler ce qui lui tentait et... filer quelque part entre les étages pour déguster son butin.