Un duo épique...
Mizuki Asano, gamine abordant fièrement ses 17 piges, avait passé toute sa matinée à la cuisine de l’Académie sans que personne ne l’ait remarqué. Comment se faisait-il quand on savait que cette jeune pousse ne se faisait pas si discrète et même plutôt bruyante d’ordinaire ? Tout simplement puisque qu’elle avait trouvé quelque chose d’encore plus bruyant qu’elle : le hard evil metal. Les goûts musicaux de Mizuki était forts et très prononcés : c’était soit trash, provocant et vous arrachant les oreilles soit elle n’écoutait pas. C’est bien pour ça que, aussi fêtarde l’adolescente fut-elle, elle n’allait jamais au concert organisé avec sa classe, trouvant la musique trop douce et pas assez ‘badass’. Toute la matinée, les élèves et les professeurs de l’Académie avaient trouvés moyen de ne pas passer, de près ni de loin vers la cuisine qui sonnait comme les entrailles des enfers. S’explosant quotidiennement les oreilles avec toutes sortes de musiques (musique étant un bien grand mot pour un bruit de se genre qui se composer d’une compilation de cris et d’hurlements), elle ne faisait plus la différence entre le volume à 5 et le volume à 50 donc ça ne l’avait pas gêné le moins du monde que de polluer de façon sonore tout l’étage où la cuisine se trouver. C’était d’ailleurs étrange de la voir faire des pâtisseries toutes plus fines les une autres, demandant une précision infinie tandis qu’elle écoutait sa ‘musique’ aussi fort. Elle n’avait jamais dérapé d’un centième de millimètre en déposant le glaçage d’un cupcake quand venait à rire le chanteur d’un de ses groupes préférés, d’un rire sourd, gras et disgracieux. Non, elle chantait même quelques paroles de sa voix mélodieuse étonnamment mûre pour son fin gabarie. Aujourd’hui, au goûter c’était : macaron à la fleur d’oranger, éclairs pistache/cerise, tartelettes à la myrtille avec une base en sablé breton. De bons gâteaux encore tous chauds que la demoiselle venait d’emballer soigneusement dans une serviette en dentelle blanche et aux bords rouge cerise en satin. Elle les posa dans son sac à dos jaune citron, enleva son tablier qu’elle avait cousu dans son vieu parapluie transparent et le rangea en formant une « cloche » pour donner une protection de plus à ses précieux gâteaux. Un sourire satisfait, la vaisselle faîte, elle débrancha son MP3 de la radio de la cuisine pour le bonheur de tous et le rebrancha aussitôt à son casque audio du jour : celui avec des grenouilles aux yeux mobiles. Elle faisait une adoration particulière pour les casques audio et les collectionner. Elle plaqua le casque sur sa nuque pour pouvoir entendre les conversations alentours et sa musique en même temps. Ses affaires toutes regroupées dans son sac désormais sur son dos, elle sortit de la cuisine sur sa planche à roulette. C’était vraiment un de ces jour où tous les éléments qui te certifie que la personne en face de toi est Mizuki Asano était regroupés : une gamine de la taille de trois pommes aux cheveux verts, un skate, une sucette à la pomme verte en bouche (entre le temps où je vous la décrivais, elle a trouvait le moyen de sortir une de ces fameuses sucettes), un casque à l’apparence bizarre résonnant d’une musique assourdissante, une barrette grenouille et une serpent, et un grand sourire satisfait aux lèvres. Ah, j’avais oublié aussi, un look très très très dout…étrange (pas taper pas tapeeeeer)… Regardons ça de plus près : l’anglo-française avait abordé un de ces mythiques sweat-shirt acheter au rayon homme, trop grand pour elle, évidemment, châtain pâle fourré d’une épaisse fourrure (sans blaaaaaaaague) et avec des oreilles d’ours sur la capuche qu’elle abordait toute contente de son style en couvrant sa tête en dessous. Il y avait même le pompon pour la queue, c’était dire… Puis y dépasser une chemise blanche mis en place de façon maladroite et volontaire pour donner un effet « j’aipasréussiàlaborder » tout à fait adorable. Un skinny beige qui mettait en valeur ses magnifiques jambes minces et fines faisant oublier qu’elles étaient très courtes et pour finir par des baskets en jean foncées compensées aux lacets arc-en-ciel délirants. Sacré Mizu ! Un style excentrique comme elle ! Ce qui changeait de d’habitude c’était qu’elle avait attaché ses cheveux en une couette sur le côté gauche et laissé une mèche pour « tenir compagnie à sa franche pour qu’elle ne se sente pas seule ». Mizuki, c’est vraiment toute un mode de vie ! Elle arriva finalement devant sa chambre, ouvrit la porte et s’y engouffra pour plonger sauvagement sur son lit en choppant au passage son ordinateur portable. Et elle passait en vue l’état de la bourse, l’évolution des euros avec les kosei (monnaie de Seiko) et toutes choses plutôt barbantes pour nous, commun des mortels. Elle, les chiffres, ça l’a passionnait à un point qui fait peur. Pour un cancre pareil qui a encore le niveau de lecture d’une gamine de CE2 et le Q.I d’une huître, il n’y avait vraiment que les langues et le commerce qui la sauvait d’un redoublement. Elle passa vers son miroir et mis des lentilles de couleurs outremer. Elle se barbait de ses yeux noisette et voulait changer. En fait, elle ne sortait jamais un jour sans ses lentilles et cruel fut d’admettre qu’elle les avait zappé aujourd’hui. Puis elle retourna sur son lit tapotant des tas de chiffres incompréhensibles…